samedi 7 février 2009

Arthur et l'antisémitisme

Toujours aussi au fait de l'actualité, je découvre à l'instant avec ahurissement que l'humoriste Arthur est victime d'une sorte de campagne ou de cabbale assez bizarre dont les fondements sont antisémites.
Il faut lire l'article que je cite, rédigé par Arthur.

Je sais que je ne vis parfois pas dans le monde : l'antisémitisme est une abstraction pour moi. Je ne connais pas d'antisémites, ou si certains personnes de ma connaissance le sont, nous n'en avons jamais parlé. Je ne connais pas de juifs non plus, ou alors superficiellement, et j'ignore qu'ils sont juifs, en tout cas je ne connais pas de gens dont la judéité soit aveuglante.

Je ne parviens donc pas à mettre le doigt sur le fond de l'antisémitisme. Il doit bien procéder d'un élément fondamental, mais je ne parviens pas à trouver lequel. Suite aux aléas de l'affaire Kouchner (dont j'ai appris du coup que l'un des parents est juif, comme si ça devait expliquer quelque chose), j'ai saisi que l'on peut faire aux juifs le reproche de cosmopolitisme (opposé au nationalisme ou au patriotisme). Naturellement, je vois le cheminement de cette pensée, mais le suivre me fatigue ; ça ne devrait pas ; observé de près, le sang se glace.

Etudier le sujet serait certainement riche d'enseignement, mais ce n'est pas l'objet de ce post sans objet. Je ne savais pas qu'Arthur était juif, c'est à dire que je ne sais pas qui est catholique ou protestant, ou athée (j'ai aussi appris quand il est mort que Michel Serrault était très catholique). Je ne repère que les musulmans potentiels, à cause de leurs prénoms : encore le prénom ne dit-il pas si la personne est croyante, pratiquante, ou athée. Doit-on s'en soucier? Doit-on se soucier de la religion des gens? Doit-on s'en soucier à ce point là?

Je suis déjà tombé sur des blogs racistes ou antisémites, mais leurs textes me semblent si étranges qu'après quelques minutes de lecture fascinée, c'est l'écoeurement qui prédomine (l'accumulation des idées reçues est souvent écrasante et oppressante). Je n'analyse pas, même s'il serait sûrement intéressant de le faire, par cuuriosité intellectuelle.

La lecture du texte d'Arthur dans le monde procure cette même sensation étrange, inquiétante, folle. Pourtant, je sais bien, pour l'avoir expérimenté, que l'on peut se construire sur le rejet de l'autre. Mais je ne parviens toujours pas à le comprendre.

Il y a eu dans le monde mille et une façon pour l'homme d'asservir, massacrer et exterminer l'autre ; mais ce qui s'est passé en Europe au milieu du XXème siècle possède une qualité d'horreur spécifique : il s'agit d'une extermination basée sur la raison, l'analyse, et non la rage, la colère, l'impulsion. Il s'agit d'une extermination scientifique et industrielle. Les témoignages de Rudolph Hoss, par exemple, ou le livre de Hannah Arendt, Eichman à Jérusalem, en rendent compte avec une acuité et une pertinence qui glacent le sang. Or, quand je lis l'article d'Arthur, je repense forcément à ça. Et je ne parviens toujours pas à comprendre.

Aucun commentaire:

Membres