mercredi 21 janvier 2009

Gaza





















C'est maintenant que le conflit semble en voie de s'achever, jusqu'à la prochaine fois, je trouve les mots pour en parler. Enfin, quelques mots.

Les mots, pas facile. Je suis à la fois touchée par le sort cruel des Palestiniens, et la cruauté de nombres de leurs leaders. Leur entêtement me paraît plus relever du calcul que de la passion sincère.
Je ne connais pas les dessous des calculs politiques de l'Etat hébreux (et j'ai voulu les chercher, mais je n'ai pas eu le temps), mais il est assuré que, comme tout état, il en a. Dans le cadre de ces calculs, utiliser la mort et la destruction me semble dramatiquement cruel et machiavélique.

Ce qui m'atterre, c'est que l'on trouve toujours, entre l'enclume et le marteau des puissants, des politiques, des innocents, enfants, femmes, hommes aussi, sacrifiés pour des luttes de pouvoirs. Comme si la vie humaine, le sang, la chair, le souffle de vie humain, comptait pour rien.

Cet article m'a paru éclairant, parce que dépourvu de pathos (non que je ne veuille pas de pathos, mais parce qu'il ne m'aide pas à réfléchir).
(Tout ce qui est en italique est copié de l'article)

Je l'utilise donc pour une mise au point perso. J'ai besoin de comprendre "de l'intérieur". On ne fait pas la guerre juste comme ça, il y a toujours autre chose derrière.

Objectifs des belligérants :
  • Hamas : légitimer son pouvoir à Gaza et, à terme, dans l'ensemble des territoires palestiniens (tôt ou tard, il y aura des élections libres chez les Palestiniens – le mandat d'Abbas arrive légalement à son terme ce vendredi 9 janvier - et nous les gagnerons. C'est une stratégie de conquête du pouvoir et le sort de la population civile n'entre pas en ligne de compte). Donc, stratégie de pouvoir contre le Fatah.
  • Israël : élections générales prévues pour le 10 février ; Benyamin Nethanyahou (Likoud, droite) est favori ; mais coalition à prévoir, donc les prétendants se font voir : manoeuvres diplomatiques (Livni) et militaires (Barack).

But de guerre :
  • Hamas : maintenir la pression sur Israël et kidnapper des soldats, ou des civils, israéliens. Le Hamas sait qu'Israël peut supporter la mort de 500 hommes, mais pas le spectacle de dix soldats pris en otage. D'où un feu redoutable qui lui permet d'éviter d'exposer ses hommes aux enlèvements.
  • Israël : empêcher le Hamas de reconstituer ses stocks de roquettes. Chaque roquette tirée vide le stock. axe majeur de l'effort israélien est au sud, vers Rafah, c'est-à-dire la frontière avec l'Egypte, ce que l'on appelle l'axe "Philadephie", parce que les armes arrivent par là, donc Israël détruit les tunnels en labourant le sol. L'armée israëlienne compartimente Gaza, selon des axes perpendiculaires à la mer, pour détruire la termtière qu'est Gaza. Si une force internationale crédible accepte de contrôler la frontière avec l'Egypte, empêchant le Hamas de se réarmer, Israël acceptera aussitôt de négocier.
  • autre but israëlien : montre au Hamas que l'armée israëlienne est redevenue forte. Les combats sont intenses comme en 1967, au moment de la conquête de la bande de Gaza.


L'auteur insiste sur le fait que le Hamas est une armée moins redoutable que le Hez bollah, et que Gaza, zone plane et très bien connue des Israëliens, n'a rien à voir avec le guêpier du Sud Liban.

Il insiste également sur le fait qu'Israël veut tout régler avant l'arrivée d'Obama au pouvoir.


Le bilan de la guerre, selon Pierre Razoux.

  • Israël :
  • objectifs militaires atteint : stock de roquettes non reconstitué. Les Israéliens ont détruit 1200 roquettes et le Hamas en a tiré 600, soit un total de 1.800 à rapporter aux 2000 à 3000 que le mouvement islamiste avait dans son arsenal il y a trois semaines. Du point de vue militaire, le Hamas est étranglé et il a dû accepter un cessez-le-feu afin de conserver une partie de son arsenal qui lui permet de continuer à exister militairement.
  • 80% des tunnels qui servent à la contrebande d'armes entre l'Egypte et Gaza sont détruits. Surtout, l'Etat hébreu a obtenu des garanties américaines, européennes et égyptiennes pour le contrôle de la frontière avec Gaza afin de s’assurer que le Hamas ne pourra pas reconstituer ses stocks de roquettes. La surveillance maritime sera renforcée et une force internationale pourrait éventuellement être déployée le long de la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte (côté Gaza).
  • tués : 500 combattants du Hamas, + une centaine de combattants d'autres mouvements comme le Djihad islamique. Tsahal a également capturés 130 combattants palestiniens. Au total, l'intervention israélienne a fait environ 1300 morts, dont une majorité de civils.
  • pertes israëliennes :10 militaires tués, et 3 civils. 80 blessés dans l'armée. Aucune perte en char ou avion.
  • Une stratégie du rouleau compresseur. Lorsqu'une maison était supposée piégée ou abritant des combattants ennemis, elle était systématiquement détruite par les tirs de chars ou d’artillerie. L'armée a repris confiance en elle, en montrant qu'elle était de nouveau capable de combattre et manœuvrer, contrairement à la guerre au Sud-Liban en 2006.
  • Hamas : politiquement renforcé. Le Fatah de Mahmoud Abbas est décrédibilisé. Le Hamas va désormais essayer de s'implanter en Cisjordanie. En cas d'élections « ouvertes », une victoire du Hamas est plus que probable.

1300 victimes, pour une victoire politique des deux côtés.

C'est ainsi que les hommes vivent.

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