samedi 8 août 2009

Le tag que je m'auto administre

Bien que je n'ai pas été tagguée par Juan, je m'en vais répondre à son tag, que je trouve très intéressant. Enfin je vais me faire mon petit délire/bafouille habituel (c'est ma crise de blog mensuelle, là, après je retourne dans ma grotte).

Le concept, c'est qu'il faut être de gauche et se mettre dans la peau d'une personne de droite.

1. En ces temps de crise généralisée des valeurs et du “système“, quels seraient vos points d’ancrage idéologiques à droite ?

2. Etant à droite, que soutiendriez vous plus que tout dans l’action du président Sarkozy ?


Déjà le truc c'est mon positionnement politique. Je suis parvenue, à ma grande satisfaction, à définir mon positionnement il y a peu (mais ça peut évoluer on ne sait jamais).

Je ne suis pas de gauche, mais je ne respecte que les valeurs de gauche (je ne suis pas de gauche car les gens de gauche bafouent plus ou moins ces valeurs selon moi).

Je ne suis pas de droite, pour des raisons plus épidermiques, donc plus difficiles à expliquer. En fait, je crois que je fais un rejet de la droite en raison de ma famille, ce qui est le cas de plein de personnes de gauche de ma connaissance. Pas que ma famille. J'ai aussi le souvenir de tous ces petits snobinards qui se la jouent "moi, je ne serai jamais au chômage", genre ils sont nés avec tout mais ils t'expliquent que si tu es fils d'employé communal et que tu bosses bien (gentil petit travailleur) à la fin tu réussiras - je suppose que l'on voit de quel type de raisonnement il s'agit, le mérite, truc qui me fait vomir. Si c'était vrai. Enfin bref. Après, j'abomine et j'exècre le système économique actuel (mais je me demande si des gens de droite peuvent le soutnir, je veux dire, quand je lis Adam Smith, ça m'arrive, je me demande comment on en est arrivé aux bonus des traders ; c'était pas écrit texto ; et le monopole ? enfin bref), en revanche je ne parviens pas à avoir confiance dans tous ceux qui évoquent sa destruction. Alors je pense quoi? rien, le sujet me semble énorme. Si j'avais le temps, j'y réfléchirai.

Venons au tag.

En crise généralisée des valeurs et du “système“, points d’ancrage idéologiques à droite

Mettons que je parle de mes tantes, des vraies de droite. Pour elles, je crois que ça serait la famille, et le travail. Elles ont aimé que Sarko parle de travail, de sérieux, de boulot. Mais elles voient bien que c'est dur tout de même, elles ne pensent pas que tous les chômeurs sont des feignants. Donc elles se disent en gros que c'est la crise, c'est dur, mais il faut bosser pour s'en sortir. En disant cela elles ne pensent pas aux traders et à toutes ces affaires qui défraient la chroniques, elles se réfèrent à une perception plus ancienne du travail un peu troisième république. Leur père (i.e. mon grand père) était pupille de la nation, orphelin de père, le fils d'une couturière, il a fait ses études pendant que sa femme était secrétaire et ensuite il est devenu directeur financier d'une boîte. Quand elles disent travail elles pensent à lui.

Mais je parle d'elle par honnêteté, pour qu'on voit d'où je viens, intellectuellement. Alors si j'étais de droite, quels seraient mes points d'ancrage idéologiques à droite ? Il ne me reste qu'à trouver, par défaut, ce que je peux apprécier dans la droite. Eh bien c'est pas dur : l'anti communisme. Le communisme auquel je pense n'est pas l'utopie à laquelle bien des gens se sont raccrochée, mais la réalité du communisme en URSS. Je connais une grande opposante au régime communiste (qui n'est d'ailleurs pas fort bien vue du régime en place), et les échos que j'ai eu sur sa vie me montrent à quels excès de non-humanité une idéologie peut être conduite. On trouve du reste les même excès dans des idéologies de droite ; mais, si je puis dire, ces idéologies de droite se présentent comme des extrêmes et (genre Le Pen) agonissent dans une même détestation du système la droite et la gauche. Ces idées sont immédiatement contre nature et pleine de détestation de l'autre. Or, l'idéologie communiste est beaucoup plus sournoise : elle se gorge de grands mots, justice, égalité, bonheur, elle ne prétend jamais asservir, sauf les "ennemis du peuple", elle prétend libérer, elle utilise le vocabulaire de la liberté, de l'amour, de la justice sociale, pour ensuite se retourner contre ceux qui ont cru en elle et les asservir. Quand j'étais plus jeune, j'étais vraiment de gauche, et quand j'écoutais parler les hommes de gauche, je les croyais. Je croyais vraiment qu'ils voulaient plus de bonheur pour tous, plus d'égalité. Comme une bécasse, je voulais que les gens apprennent à s'écouter, à se comprendre, à se tolérer. Je croyais, sincèrement, qu'avec des hommes politiques de gauche ces idées seraient défendues. Dans ma naïveté immense, je continue de penser que l'autre est toujours intéressant, surtout s'il est différent, parce qu'on a à découvrir en lui, dans son mode de vie, des choses singulières. C'est donc avec un dégoût immense que j'ai peu à peu pris conscience du cirque de la gauche. Il me semble qu'au mieux, s'agissant d'autres cultures, les gens de gauche sont paternalistes. Ils sont des chrétiens déchristianisés, et ils ont récupérés les plus abjectes pensées des dames patronnesses d'antan. Ils ne savent pas ce qu'est l'autre (arabe ou pauvre), ils s'aiment de se voir si compréhensifs devant lui. Ils ne pensent pas aux autres, mais à eux -mêmes. Du coup, ils me paraissent pire que la droite, qui au moins, dès le début, comme mes tantes, pince la bouche quand il s'agit de gens "pas comme nous", mais n'essaie pas de se faire passer pour plus gentille qu'elle ne l'est.
Bon, il est vrai qu'il existe aussi des gens de gauche qui croient en leurs idéaux, mais s'ils se trouvaient confrontés devant la réalité de la dictature stalinienne, ils pourraient, sans peut-être renoncer à leurs idéaux, renoncer à certaine façon de les défendre. Pour ma part, je crois que remuer de trop belles idées est dangereux.
Cependant, il y a une faille dans mon raisonnement : en effet, ces gens de gauche, en suivant la logique d'un système inhumain, ces gens ont tout de même lutté politiquement durant tout le XXème siècle et obtenu de belles victoires sociales. Mais il faudrait étudier le truc de près et voir si les hommes qui ont lutté le plus activement pour ces projets étaient des communistes socialistes ou des radicaux de gauche. Nul besoin d'être marxiste pour prôner, par ex, la Sécu ou les crèches. Mais il a fallu la force politique de ces hommes de gauche pour établir ces avancées.

Et si j'étais de droite, que soutiendrai-je dans l'action de Sarko?

Je reviens à mes tantes. Elles sont incroyablement sensibles à ses discours. (Comme du mon mari : " ce sont des personnes agées"). C'est fou. Elles ne se soucient pas de vérifier, même un tout petit peu, s'il se met en accord avec ce qu'il dit. Par ex pour la sécurité : OK personnes agées, mais si je leur dis que la droite est aux affaires depuis 1993 sauf 5 ans (1997-2002) et Sarko depuis 2002. Donc depuis le temps, ça va ils ont eu le temps de faire ce qu'il faut pour la sécurité. Mais non. Pourquoi? Elles ne savent pas dire et se murent dans un silence buté. Insupportable. Oui je sais on s'en fout. Mais quand même. Je les aime bien mais elles m'énervent.

Alors, que soutiendrai-je?

En gros, son attitude internationale. OK il s'agite, mais ça marche. Je ne sais pas si c'est efficace, mais il me semble nettement plus présent (même en agaçant) que Chirac. Je ne dis pas sa politique, il faudrait qu'il en est une (franchement, si quelqu'un la perçoit, il me le dit). Mais son attitude bravache, très française, est, quoiqu'on en dise, sympathique. Si l'on excepte l'ombre de Washington, on a qui en politique internationale? Hein? Zapatero? Bon, je l'aime bien mais il est falot. Merkel? Ah ah ah. Berl... - non j'arrête.

J'ai trouvé ce tag intéressant, je ne sais pourquoi. Peut-être le fait d'essayer de se mettre dans la peau de l'autre. Je ne sais si c'était le but, mais c'était intéressant.


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