mercredi 3 février 2010

Trucs compliqués

Notes pour moi.

Nous allons nommer mon amie Marion et une autre Christiane.

Avec Marion je suis amie depuis une vingtaine d'années et nous échangeons beaucoup sur le quotidien. Nous avons ensemble tendance à couper les cheveux en quatre. J'ai bcp raconté mes soucis familiaux, compliqués et frustrants. Elle aussi.

Avec Christiane, on se connait depuis plus de 30 ans. Christiane ne coupe pas les cheveux en quatre, donc je me confie peu sur le mode je raconte toutes mes petits misères apr le menu avec détails, photos et analyses. On parle des choses en gros, vue de loin, et de ce qui va.

Après m'être sentie proche de Marion, à qui je pouvais vraiment tout dire, y compris des trucs très cons, elle m'ennuie : j'en ai marre d'aller me regarder le nombril d'aussi près. A la limite, un coup de gueule ponctuel sur ma famille, ça me soulage, mais les récits détillés, moins qu'avant. Je commence à raconter, et au fur et à mesure que je détaille l'horrible évènement, mon récit le fait tomber en lambeaux et je me rends compte que je me torture avec du vent (ou quasi).

En revanche, avec Christiane, j'évoque ma famille, ses remarques de bons sens me réduisent au silence et j'ai très vite envie de changer de sujet , je change de sujet et nos conversations sont plus gaies et positives. On rigole, on pouffe et c'est bien.

Avec Marion on ne pouffe pas ; ou douloureux.

Cette situation a évolué doucement, de façon quasi souterraine et voilà ce qui explose au grand jour maintenant :
Parler avec Marion m'ennuie. Elle m'agace en me racontant ses microscopiques malheurs ; du coup, je me regarde et me vois avec horreur et honte en train de faire la même chose. Je tente de cesser de parler de moi, et j'y arrive parfois ; mais alors, soit je l'écoute me raconter ses problèmes (et ça m'ennuie), soit je me retrouve piégée par les sujets de conversations et je ne réussis pas à mempêcher d'aborder les sujets récurrents. Je m'entends prononcer des mots que je prononce depuis 10 ans (ou 20?). Je me plains des mêmes personnes dans les mêmes mots, j'ai honte et je voudrais me taire mais la force de l'habitude me pousse à continuer. Quand la conversation est finie je me sens sale. J'en veux à Marion, alors qu'elle ne m'a pas obligée à parler. Mais sa façon de se raconter, les thèmes abordés me conduisent inéluctablement à craquer.

Parler avec Christiane m'amuse. On sautille sur tous les sujets. On parle de livres,c ar elle lit, elle a le temps ( Marion préfère ne lire que de "bons auteurs", par manque de temps, pour ne pas se polluer avec des mauvaises oeuvres ; résultat, on ne peut pas taper sur Beigbeder avec elle, elle ne sait pas qui c'est). Elle lit des livres d'aventures pour ado de ces enfants, on parle de ça et c'est amusant. Elle me dit qu'elle est une cuisinière nulle. Je lui dis qu'elle a une carrière brillante. Elle est contente que je lui dise des trucs gentils, et elle m'en dit. Là, c'est moi qui suis contente. Bref, on passe d'agréables moments.

Et, pour tout arranger, je culpabilise. Puis je et dois-je et vais-je laisser tomber Marion parce qu'elle m'ennuie ? Ou alors, dois-je écouter ses jérémiades ?

Il y a une suite.

(oui, ici 'est introspection à la con - mais bon).

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