Mathieu L ne sait pas ce qu'il fait, là...
Il va lâcher la boîte de Pandore. je vais me mettre à hurler, gonfler, me remplir de colère noire et déverser sur le monde ahuri les flots incoercibles d'une bile pleine de rage...
Quoique non. En fait je suis fatiguée et comme le sentiment de vivre dans un monde de dingue m'envahit, et me démonte, je vais faire pétard mouillé.
Poc.
Bon, un peu de sérieux. Mathieu L commente le traitement médiatique de l'Affaire Courjault. Son analyse est tout à fait remarquable. En fait, je me suis détournée de ce procès en raison d'un écoeurement profond.
Le thème du procès me semble atroce. Ce que cette femme a fait me perturbe dès que j'y pense. Des bébés dans le congélateur familial. Non, je ne peux pas.
Ensuite, le baratin fait autour du procès. Déni de grossese ou pas déni de grossesse. Elle l'a fait exprès ou pas? Ces débats me fatiguent. Je ne suis pas psy, mais il ne faut pas être diplômé pour se dire que cette femme est malade. Le problème, ce n'est pas le déni de grossesse, c'est le meurtre des bébés. Moi, j'adorerai être enceinte sans m'en rendre compte : pas de nausées, pas de douleur, le pied !!!! Mais je garderai les bébés ! Mettons que j'accouche par surprise, je ne tue pas le bébé. Comment s'y est-elle pris???? On se fout de la gueule du monde?
Mais de toute façon ce n'est pas là l'objet du débat, et si cette femme est malade, elle doit être soignée et je ne veux pas parler d'elle, mais, comme Mathieu L. des médias.
Bon, déjà, je pense que l'avortement joue un rôle là dedans. Au fond, une fois que l'on a accepté le principe de l'avortement, un bébé à peine né, c'est encore un foetus. Je me souviens moi-même des premiers jours de mes enfants, penser qu'ils avaient 2 jours, par exemple, me faisait peur : ils étaient près du néant, du rien, de la non - existence, et j'avais peur qu'ils y retournent. J'épiais leur souffle avec un stress que je ne ressens plus du tout. Les deux ours dans leur chambre, qui grognent le matin et qui puent des pieds, ont un souffle bien ancré dans la vie.
Mais surtout il y a la sacro sainte image de la mère.
Et c'est là où je bous. En effet, on parle souvent des violences, faites aux femmes, faites aux enfants, et qui sont très souvent le fait des hommes. Et elles existent, et il faut en parler. Mais le mal sournois fait par les mères, il est caché.
Naturellement, si j'en parle, et si ça me fait bouillir, c'est que, même si ça n'a rien d'excessif, de dramatique, j'estime bien connaître le sujet, dont je n'ai pas trop envie de parler. Certaine femme pesa sur ma vie, par un amour débordant, d'une façon dont je cherche à me remettre. Je ne m'en sors pas trop mal, mais d'autres, proches de moi, sont détruits. Tout a été fait dans la douceur, dans la tendresse - au nom de cet amour qui lui donnait des droits sur nous. L'homme qui accompagnait cette femme, aujourd'hui encore, respecte son sens de la maternité, et quand il dit, solennel et con "c'était une excellente mère", je ne dis rien, tant le problème est profond. Je sais que pour cet homme, la Maternité est sacrée ; ça lui vient de son enfance catholique. Toute Mère est Absoute de tous ses actes, car elle est Mère. Il fut un temps où j'avais essayé de lui dire qu'elle était nulle, mais je me suis rendu compte que ce débat stérile (tenter d'expliquer à un paysan bas-breton les structures grammaticales chinoises) me fatiguait et ne me soulageait pas autant qu'un silence rageur et méprisant.
Je viens de le faire d'une façon contournée, et j'arrête tout de suite : je ne peux pas en dire plus, c'est la boîte de Pandore, et comme tout ça me dégoute, je veux me taire.
Cependant, les médias ont été très courtois, cette fois-ci du moins. Et puis toutes les familles se sont précipitées pour dire que Véronique était une excellente mère. La mère dont je parle aussi. Tout le monde le dit. Il est choquant pour tous ses proches (tous) qu'elle soit critiquée. Bon, il faut dire qu'elle est morte (pas Véronique Courjault).
Mais le problème est que c'était, vu sous certains angles, une bonne mère. Et c'est bien là la hic. Dans la dualité. Dans le lien entre le bien et le mal. Son mari m'a écrit, un jour, une lettre sur le sujet. Il m'y rappelle qu'elle m'a toujours nourri. Qu'elle s'occupait de mes vêtements. De mon bien-être. Elle avait peur pour moi. Elle se souciait de moi. Tout cela est absolument et totalement vrai, je n'ai pas l'ombre d'un doute sur la question.
Je suis sûre que Véronique Courjault s'occupe bien de ses deux fils. Peut-être même trop bien. Elle s'occupe bien de ses deux fils, et elle a tué trois bébés. Comme ça reste tout de même un crime, elle aurait du être punie. Ou alors on va faire ça avec tout le monde : oui, il a braqué une banque : mais c'est un père attentif. On peut très bien braquer des banques ou trafiquer des substances illicites et être un super papa. Non?
Florence Rey a fait 15 ans de prison pour le meurtre de 4 personnes et vient de sortir, mais elle n'est pas Mère. Et puis c'était des vraies personnes, pas des foetus à peine nés.
Bon, je crois que je ne pourrais rien émettre de plus cohérent sur le sujet. Ce n'est pas un sujet pour moi.
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1 commentaire:
Désolé, je ne savais pas ce que je faisais.
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