mardi 29 septembre 2009

Divers

fatiguée et énervée, voici pourquoi.

Nous allons peut-être (mais peut-être pas) changer de géolocalisation, si je puis dire. Au delà de la lassitude que je ressens face au moindre carton, ça serait peut-être pour un pays arabe. Aaaaah. Le retour du bougainvillers. La fin du jambon. On ne peut pas tout avoir (et c'est bien dommage). L'alcool est en vente libre. Je ne suis pas alcoolique, hein - mais française. Mon souci, c'est le vin : quel vin ? (NB : en Europe du Nord ils vendent du vin en POUDRE - no comment - donc c'est pour dire que question vie quotidienne, il y a pire que les pays musulmans - je n'aime pas la bière).

Je lis comme une furieuse des tas de livres.

A part ça, la petite phrase de Sarko, l'utime, j'adore :

Sarkozy et les "coupables" de Clearstream: "S'il y en a qui veulent se sentir visés, ça les regarde"


Trop bon, non? Martine- Ségo, c'est moins vert, moins saignant. Là, c'est violent, je trouve. On attend la réponse de Villepin. On dirait des gosses. Boys need toys, comme disait le père d'un de mes élèves à la tête de son gros 4x4 (mais si on va dans le pays que je disais, on en achète un, j'ai compris, 9 ans dans des pays soient aux routes défoncées soient avec que de la piste - j'ai compris).

Voilà, c'était le post je me défoule car peux pas le dire ailleurs, rhhhhaaaaa.

vendredi 25 septembre 2009

Medina
















Le tag précédent me rend chose. Ah, une maison blanche, avec un bougainvillers à côté... Une petite épicerie un peu plus loin, et en ville, le marché toutes les semaines. Pas le marché d'Europe, non, un marché où il n'y a que le nécessaire, et d'insolites produits chinois...

Il n'y a pas partout des trottoirs, il n'y a pas partout des choses à vendre ou acheter. La rareté est là, à ne pas confondre avec l'indigence, mais la rareté. Les gens ne rêvent cependant que de consommation, puisqu'ils en manquent. Si fort est l'attrait des besoins que l'on crée.

Là bas, quand il n'y a rien, il n'y a rien. On fait le plein soigneusement avant certains voyages. On n'oublie pas l'eau non plus. La vie est plus vraie, elle vous frappe si vous n'êtes pas sur vos gardes. Dans mon pays de coton, j'ai oublié ça.

un tag

Non sans ahurissement, je découvre que Mathieu, qui est une mère pour moi, je trouve, m'a taggué. ça fait quatre mois. Il n'est pas trop tard.


1) Quatre métiers que j'aurais aimé exercer : responsable du développement d'une ONG, jongleur, musicienne, cambrioleur.

2) Quatre films que je connais par cœur : les Tontons flingueurs, Fanny et Alexandre, The Party, Coup de tête

3) Mes quatre livres préférés : La recherche du temps perdu, Beloved, Sénèque (mettons : de la colère), le Père Goriot (ou la cousine Bette ?)

4) Quatre émissions ou séries télévisées : Star Trek, Hormiguero, Guignols de l'info et le Dessous des cartes (je copie Mathieu, moi non plus je n'aime pas la télé).

5) Quatre endroits où j'aime passer mes vacances : Paris, la Bretagne, l'Ardèche, Paris.

6) Quatre webs que je visite quotidiennement : impossible à dire.

7) Quatre plats que je ne mangerai jamais : la cervelle, la viande de cheval, les ailerons de requins et le crocodile (j'en ai eu l'occasion).

8) Quatre plats que j'adore : Quatre ??? le foie gras (cuit, mi cuit, poelé), le jamon iberico, les oeufs, la viande de boeuf crue.

9) Quatre endroits où j'aimerais être en ce moment : hou, trop intime ! Dans une certaine maison de campagne, dans une maison surplombant une médina, à New York, à Urumqi (mais avec Internet).

10) Quatre personnalités passées ou présentes que j'aimerais rencontrer : Newton, Sénèque, Saint Thomas et Toni Morison

11) Quatre vœux pour l'année prochaine : qu'un homme ou une femme politique compétent et à peu près désintéressé apparaisse, plutôt à gauche, mais sinon à droite, que le conflit israelo-palestinien s'arrête tout de suite, qu'Ahmedinejad meure d'un arrêt cardiaque (ou en trébuchant dans la rue, un truc tout con), que je trouve du boulot dans le domaine qui m'intéresse

12) Taguons des gens : Euh...je sais que c'est une chaine, mais dans ce blog je suis plutôt repliée sur moi-même, autant l'avouer. Enfin ça se voit. Je ne tague personne. Désolée (enfin si un lecteur passe là et qu'il veut le faire, qu'il fasse le tag !).

mardi 15 septembre 2009

Hortefeux et tout et tout

Plus ça va, plus ça me donne envie de vomir.

Je suis passée par toutes les phases. D'abord, sans voix. La blague à deux balles que j'ai même entendu chez des "arabes", si je puis dire (si je puis dire car les "arabes", au fond, n'existent que de loin j''ai déjà du le dire ? quand on connait untel, untel et untel on a affaire à des gens, par exemple à un prof, un baratineur ou un con, mais pas des "arabes" - des gens). Mais ils sont d'un pays (dont je ne dirai pas le nom, allez disons la Maghrébie), et certains font des blagues, très post colonialistes, en reprenant l'image qu'on a d'eux. Certains ne font pas de blagues du tout. Mais ceux qui font des blagues font ce qu'ils veulent, et ne sont pas Ministre, et pas français.

Après, le lynchage médiatique m'a gavé, bon.

Ensuite, l'absence totale d'excuses du genre "OK j'ai merdé", pour finalement en faire un peu quand même... c'est d'un goût.

Et là je tombe sur ce post, le pluriel ne vaut rien à l'homme, qui dit, autrement, au fond, que quand on est plus de deux on est une bande de con (ce que j'ai toujours pensé). Mais il ne dit pas que ça. Il commence par exemple par dire que quand même il faut bien reconnaître qu'au fond les arabes il préfère ne pas en voir trop d'un coup dans une banlieue. Attends je cite.

Car je l’avoue sans fard (je dis sans fard, même si Piffard c’est un pseudonyme, je sais, je sais, courageux mais pas téméraire), les Arabes, perso, dans mon coin de banlieue, je préfère les rencontrer seul à seul plutôt qu’en bande. Seul à seul, je l’ai souvent remarqué, le Français d’origine maghrébine se montre dans l’ensemble beaucoup moins lourd, beaucoup plus poli et plus ouvert à la discussion interculturelle que lorsqu’il se promène en bande dans Rosny 2 par exemple.

Et là ça me fait tout drôle. Pourquoi ? parce que moi, dans une banlieue, quelle qu'elle soit, et même, mettons, sur la Place de la cathédrale de Chartres ( c'est à dire en Centre Ville) je n'aime rencontrer aucune bande. Ce n'est pas qu'ils soient arabes le problème, c'est la bande. Alors si c'est une bande de personnes agées, je suis moyennement contente car je vais devoir me frayer un chemin et ils seront peut-être bien malaimables, mais si ils sont jeunes je vais faire attention au contexte : une bande de lycéen, donc un groupe scolaire, c'est bruyant, ça peut être pénible, mais sans plus. Mais que dire d'une bande de mecs, même blonds, qui n'ont l'air ni touristes, ni lycéens ? ça me fera drôle.

Alors, je suis d'accord avec l'auteur, mais je me demande pourquoi, parlant de bande, il commence par évoquer des arabes en banlieue.

Ensuite, il parle du nombre, et dit que quand les gens se regroupent, ça peut tout de suite créer un problème - ? Un groupe de touriste, même si c'est chiant, ça ne crée pas de problèmes majeurs. C'est le côté "bande", en effet, et non pas groupe - petite communauté qui se sent en opposition aux autres. Par ex, un jour, en Maghrébie, une "bande" de Français enivrée (et pas jeune) avait fichu le bazar dans un hôtel. Ils n'auraient pas fait ça en France.

Je ne vois pas en quoi ça excuse la sortie du ministre. Imaginons que justement, un ministre de Maghrébie, relativement à cet incident dans l'hôtel, avait dit qu'Un Français ça allait mais que plusieurs, là ça créait des problèmes, eh bien, autant les Français méritaient une amende et de réparer ce qu'ils avaient cassé, autant le Ministre n'aurait pas eu à dire ça. Pour autant, ma copine Sana aurait pu le dire, je lui aurais dit oh ça va, hein, mais elle n'est pas Ministre.

Il y a des attitudes et des mots à avoir quand on est Ministre. Surtout en déplacement officiel.

mais alors, bon, on a la meute qui hurle, bien contente, mais on a aussi ceux qui trouvent qu'il faut fermer les yeux. ben non, il ne faut pas fermer les yeux, aussi déplaisante que soit la meute.

Oui, ces blagues là, des tas de gens les font, mais ça ne les rend pas acceptables. Peut-être qu'on ne va pas les lyncher pour ça, mais ça ne rend pas les blagues acceptables.

Incroyable comme cet incident fait réagir les gens... A tous les niveaux. Incroyable de voir comment finalement il faudrait pour certains avoir de l'humour. Enfin avoir l'humour qui arrange.

Moi, je ne sais pas si Brice Hortefeux aurait du démissionner. Il aurait du s'excuser sincèrement et dire que ça lui avait permis de comprendre l'énormité de sa bourde. Là, il s'en est encore tiré par une pirouette malhonnête intellectuellement, du genre j'ai pas voulu dire ce que j'ai dit, mais désolé si ça a blessé.

Entre le Casse-toi pauv con et ça, on a décidément un gouvernement plein d'élégance, de tolérance, et d'ouverture à l'autre. Bravo. Enfin, d'un autre côté, si l'élégance, la tolérance et l'ouverture à l'autre étaient des qualités de gouvernement, depuis le temps, quelqu'un s'en serait rendu compte.

Bon, et alors ce malheureux Amine, avec les dames qui lui caressent la joue et qui joue le petit arabe qui picole et bouffe du porc.... eh bien j'ai eu une copine (Sana) qui faisait aussi, à son corps défendant, l'arabe de service. Celle à qui on dit : ah mais toi t'es pas comme les autres. Et qui se trouve comme ça séparé de sa communauté, il faut choisir. Ou rejetée dans les bachées méprisées, ou française (donc bien). Une position agréable, vous imaginez.


Attends, je reviens sur le début. Oui, en fait, en banlieue, ou en centre ville, n'importe qui en bande peut faire peur. Quelque soit son origine. La raison, je crois que c'est plus le système social qui est en cause. Si la banlieue ou la zone est plus pauvre et ses sent exclu du reste de la communauté, elle craint, toute ethnie ou couleur de peau confondue.

En Maghrébie (une zone archi remplie d'arabes), il y a aussi des banlieues qui craignent. Va te Balader en centre ville, dans le bled arbi, rien à craindre. mais dans d'autres coins, c'est chaud. Le problème est économique. Alors en France, les merveilles de l'intégration font que certes, dans certaines zones, banlieue = jeunes d'origine arabe, donc si bande il y a elle craint. mais si ils étaient d'origine italienne, polonaise ou irlandaise et pas intégrée parce que pauvre et rejetés, tout catho qu'ils soient, ça craindrait itou. Il me semble même que dans certains pays, ce fut le cas, et ça craignait.

Mais il faut se méfier du monsieur tout seul, même pas arabe, il peut s'appeler Marc Dutroux.

Oh, mais pourquoi j'écris tout ça ? l'article auquel je me réfère est un ramassis de conneries. Parfois les groupe craignent et parfois pas, parfois les tout seuls craignent et parfois pas. Tous pays / ethnies / religions confondues. Et si, oui, j'aurais facilement la trouille en banlieue, l'explication est socio-économique, même si elle a visuellement l'air d'être au faciès.

mercredi 2 septembre 2009

Roman

Ah oui, suivons cette histoire, fantaisiste. c'est marrant. Bon, faut rester calme mais je trouve l'idée rigolote.

Incompréhension

Ce post pour exprimer mon incompréhension.

Je lis régulièrement le blog d'Agnès Maillard. Pas trop souvent, mais régulièrement. Dans leur globalité, je partage ses points de vues. Peut-être pas tous, mais une immense partie.

Or, à chaque lecture, je suis toujours choquée. La violence de ses propos me choque, et je ne comprends pas pourquoi. Si je lis CSP, je ne suis pas choquée, probablement à cause du style, un chouia trop outrancier, et qui l'emporte, curieusement, sur le fond (à mes yeux). Le côté râleur de CSP m'amuse, même si dès que je le lis, je pense à Lénine, Staline et Béria, au fond, je n'y crois pas, je suis emportée par les mots. Par l'énergie. CSP écrit des textes vivifiants. Vibrants.

Bon, revenons à Agnès Maillard. Quelque chose que je ne saurais expliquer, il faudrait faire une analyse de texte pour le comprendre, me fait la trouver au fond sympathique. Et pourtant.

Soit son dernier texte. Il est imagé, s'adressent aux émotions, dramatique. En soi, je l'aime bien. Mais parce qu'il a été écrit aujourd'hui, en septembre 2009, j'ai honte de lire ça. Je m'explique. Agnès Maillard est en France. Quand je pense à certains villages que j'ai traversé dans des pays proches du Sahara, je rougis, car écrire ce texte quand certaines choses existent, me semble choquant.

Pourtant je sais bien que Agnès écrit de France pour la France. Que, dans son sentiment, dans son coeur, elle n'exclut pas les malheureux du reste du monde. Au contraire. Je suis convaincue qu'elle pense aussi à eux, voire qu'elle s'identifie à eux.

Par ailleurs, je pense qu'elle doit avoir une vie difficile, dont j'ai été préservée, même si ma vie n'est pas luxueuse, je ne manque de rien, pourvu que ça dure. Mes enfants non plus ne manquent de rien, mon mari a un travail, je me débats pour travailler moi-même (en changeant de lieu de résidence tous les moins de deux ans, pas facile). Nous allons encore changer, pour un truc "mieux", qui devrait d'ailleurs être vraiment mieux, après 15 ans il est temps. Mais même si ça n'est pas mieux, ça sera bien, et ça va comme ça.

Serai-je amère si j'avais eu de tas de périodes de chômage et tout ça ? Je suppose que c'est ce qui est arrivé à Agnès. Moi, quand j'étais étudiante et que je travaillais, j'avais des amis gosses de riches qui me regardaient comme une petite rigolote (pourquoi elle travaille, elle? ) et d'autres amis pas gosse de riches mais dont les parents payaient les études quand même et qui étaient sérieux et trouvaient vite un boulot qui me regardaient quand même bizarrement car travailler et faire ses études c'était bizarre. Insolite. A leurs yeux. Quand ils parlaient de leurs futurs salaires, je ne disais rien et je n'y croyais pas. Et dans leurs premiers boulots, ils s'en allaient d'un air méprisants, car on ne les payaient pas assez. Ils étaient si sûrs que ça allaient marcher. Moi, qui me contentais de mes salaires pas terribles, j'avais peut-être une âme de mouton. J'aurais peut-être du me révolter. Mais entre les heures de bibliothèques, le boulot et mes sorties, je n'avais pas le temps. Je courais toute la journée, mais j'étais contente. Pourquoi je dis ça ? Car ces regards sur moi, la pauvre qui bosse, je les trouvais humiliants. Et d'autant plus que j'aimais travailler pendant mes études : je n'étais pas dans le besoin à ce point, mais je faisais ça pour ne rien demander à mes parents, ma mère m'ayant fait quelques remarques désagréables. J'étais très contente de les narguer avec mes salaires. J'aimais bien me la jouer : tout est super facile, je n'ai même pas besoin de votre argent, ah ah ah. Comme les revenus de mes parents baissaient, je pouvais dire à ma mère : "Garde ton argent pour vous, moi, je me débrouille". Je me sentais à la fois libre et je sentais le filet de l'amour maternel glisser sur moi : elle ne pouvait pas m'avoir. Ils ne me donnaient pas un sou, et ça, c'était merveilleux. D'autant plus que ma mère faisait sa princesse, mais mon père gagnait les me^mes salaires que moi (le pauvre n'a jamais été doué, il avait des bons boulots, mais il les a perdu, et il a refusé, j'en enrage encore, des opportunités excellentes). Donc

Bon. Bref. Encore que vu qu'au fond, Agnès Maillard évoque l'emploi, c'est peut-être pour cela que cela me met les nerfs à vif. Très vite, j'ai trouvé des boulots, des "petits boulots", et jonglé avec. Au fond, j'en suis toujours là, je n'ai guère progressé. Vu que ces petits boulots sont pour moi le synonyme de liberté, je n'aime pas l'image qu'elle en donne.

Quand je lis son texte, je me dis qu'elle doit travailler et toujours être coincée, et par le temps, et par l'argent, tel mois il y a ça à payer, le mois suivant c'est autre chose. Ce que je comprends. Cet été, mon mari n'a pas eu de vêtements d'été, il tourne avec un seul pantalon court et ça fait short. Moi aussi j'enrage un peu car ce mois-ci ce sont les livres scoalries, ils sont 30 % plus chers que ceux que j'achetais dans le système français et il n'y a pas de bourses aux livres. Et ilf aut faire des réparations à la voiture. Et le mois suivant, on a l'assurance de la voiture. La somme est d'importance. Si Agnès a des revenus inférieurs aux miens, comme une de mes amies qui a 1200 euros pour vivre ( à 4, en France) , ça doit être un cauchemar. 1200 euros, c'est "trop" pour les aides. Trop.

Mais quand je lis le texte je me dis que c'est trop. La richesse de la France, dont chaque personne bénéficie, elle est là, dehors. Même les rues sont chics. Ici, les rues sont plus moches. Les poubelles sont extérieures, ce sont des poubelles de quartiers. En France, je me demande où ils planquent les poubelles. Et ne parlons pas de celles du pays où j'étais auparavant. Les bibliothèques municipales. Les magasins qui regorgent de produits dont même les plus basiques sont bons. Mais évidemment, pour le savoir il faut avoir été ailleurs, dans un ailleurs peu favorisés.

Le texte s'appliquerait à des mineurs au Brésil, dans son intensité. Mais pas à des Français. Ou ailleurs, à une catégorie très défavorisée, mais le texte suggère plutôt une uniformité, les gens sont comparés à des souris, tous, et non pas à des souris par référence à des gens plus chanceux qui vivraient ailleurs. On imagine une sorte de monde dans lequel tous sont égaux dans leur cage, occupés à survivre en silence et dans la peine.

Si c'est ce qu'Agnès ressent, je trouve cela indécent par rapport à ce qu'il y a ailleurs. Mais je sais qu'Agnès ne peut pêut-être (je dis peut-être car je ne connais pas sa vie) pas comparer, si je puis dire, de l'intérieur, pour l'avoir vécu, ce que c'est que de vivre dans des pays où l'arbitraire frappe tout le monde, sauf une toute petite caste de privilégiés (et ce n'est pas le cas de la France, ni de l'Europe occidentale).

Hier une amie venue d'un pays de ce genre est arrivée en Europe. Elle a vécu cela comme la sortie, non pas d'un enfer, car sa vie n'était pas infernale, mais d'un camp de prisonnier où la vie est supportable, mais on est enfermé. ça l'amuse et lui paraît un peu bête quand des Européens lui disent que leur pays, soit la France de Sarko, soit l'Allemagne de Merkel, c'est comme chez elle. Elle dit juste oui oui en rigolant, car elle est gênée, mais ils ne savent pas ce qu'ils disent. "En France, tout n'est pas parfait," disent-ils, et elle le sait, ayant été en butte à des attitudes racistes.


Mais ce qui est grave c'est qu'Agnès est sincère. Son texte vient du coeur. Elle croit vraiment vivre un enfer (un enfer intellectuel, disons, et matériel) ; ou bien si l'on parle avec elle, elle se dit que c'est pire en Inde. Mais l'Inde c'est tellement pire que l'on en parle pas. Sauf que l'Inde, c'est un 5ème du Monde. Pas un petit 100ème. Si les Privilégiés se sentent si malheureux, incapable de ressentir, dans leur vie, dans leur chair, leurs privilèges... ils ne demeureront pas privilégiés longtemps. D'autres leur rafleront leur chance. Et ça ne sera que justice.

Ce qui me gêne, dans cette attitude, c'est le regard des autres, ceux qui sont ailleurs. Ceux qui disent, goguenards "voyez comme votre civilisation ne vous rend pas heureux ! vous feriez mieux de revenir aux bases" et je sais à quelles bases, religieuses, ils pensent. Leurs yeux moqueurs m'exaspèrent.

Après relecture : quelles lourdeurs dans mon style ! Il fut un temps où j'écrivais mieux. Enfin peu importe. Assumons.

Membres